Espèces prioritaires au niveau national

L'Amanite à squames pointues (Amanita solitaria) est l'une des 934 espèces prioritaires en Suisse. Photo: Andrin Gross, WSL

La liste des espèces prioritaires au niveau national désigne les organismes pour lesquels des mesures de conservation devraient être prises en priorité.

La première liste des espèces prioritaires au niveau national a été établie en 2011 afin de mieux coordonner les efforts engagés à l’échelon cantonal et dans le cadre des différentes politiques sectorielles. InfoSpecies, à travers les expert·e·s des Centres de données et des Centres de coordination pour la conservation des espèces et sur mandat de l'OFEV, met à jour cette liste qui est maintenant également complétée par une liste des milieux prioritaires au niveau national (Liste des milieux espèces prioritaires au niveau national, statut 2025 - publication, format xlsx ; Liste des milieux prioritaires au niveau national, statut 2019 - publication).

Alors que jusqu’ici, les espèces prioritaires se voyaient attribuer un niveau de priorité pouvant aller de « priorité très élevée » à « priorité modérée », la mise à jour de 2025 remplace ce système par l’attribution d’un niveau d’action ainsi que d'un degré d’urgence. Ainsi, il est clair que toutes les espèces prioritaires doivent être prises en compte dans l’exécution de mesures de conservation. 

 

Les informations fournies par la liste d’espèces prioritaires au niveau national visent à faciliter l'utilisation efficace des ressources limitées allouées à la conservation des espèces. Elle sert de base pour définir des objectifs de conventions-programmes relatifs aux espèces, aux milieux naturels et à leur mise en réseau (RPT) ainsi que pour développer l’infrastructure écologique.

Schéma de la procédure d’établissement de la Liste des espèces prioritaires au niveau national. Source : Aide à l’exécution UV-2558 (aUV-1709)

Deux critères principaux sont pris en compte pour la mise en place de la liste des espèces prioritaires au niveau national

  1. Le degré de menace
  2. La responsabilité internationale de la Suisse

Toutes les espèces connues de Suisse ne peuvent pas être évaluées en raison d'un manque de données pour l'un ou les deux de ces critères pour certaines espèces.

Le degré de menace est défini par les listes rouges ou par l'évaluation d'expert·e·s lorsqu'une liste rouge n'est pas disponible, mais que les connaissances de l'espèce sont assez étendues pour définir un degré de menace.

La responsabilité internationale de la Suisse est définie en évaluant la distribution géographique (Suisse, européenne ou mondiale) et la particularité génétique et/ou écologique des populations suisses.

 

Les espèces retenues pour être prioritaires au niveau national se voient ensuite attribuer

  • Un niveau d’action
  • Un degré d’urgence
  • Un statut de nécessité de suivre les populations

Le niveau d’action donne une indication sur le niveau approprié pour la mise en place de mesures, entre “conservation ciblée des espèces”, “conservation des habitats” ou “mesures à l’échelle de l’ensemble des politiques sectorielles”. Ces catégories sont hiérarchiques. Une espèce nécessitant des mesures de conservation ciblées bénéficie donc également de mesures de conservation des habitats ainsi que de mesures touchant l’ensemble des politiques sectorielles.

Scarabée pique-prune
Photo : Yannick Chittaro, Scarabée pique-prune (Osmoderma eremita), niveau d'action "Conservation des espèces", degré d'urgence : 1

Le degré d’urgence est déterminé pour les espèces ayant un niveau d’action “conservation des espèces” ou “conservation des habitats” et donne une indication sur l’urgence avec laquelle les mesures doivent être mises en œuvre ou poursuivies. Ce paramètre a été déterminé par des expert·e·s en se basant sur le degré de menace et la responsabilité internationale, mais également sur les perspectives de succès de mesures, la connaissance de mesures de conservation efficaces, l’évolution récente des populations et le niveau de pression exercé sur les habitats. L’urgence de la mise en place de mesures de conservation peut être “souhaitable et pertinent”, “nécessaire et important” ou “urgent”.

Finalement, les expert·e·s déterminent si la connaissance des populations est suffisante ou insuffisante (nécessitant la mise en place de mesures de suivi sur la distribution et/ou l’évolution des effectifs).

Découvrez les chiffres liés aux espèces prioritaires au niveau national sur notre page Chiffres sur la diversité des espèces en Suisse